Visites de deux catamarans à vendre en Espagne

  • 18 septembre 2020
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L’épave du Dean Jag 530 nous intrigue (voir l’article : La recherche du bateau idéal pour la restauration en propulsion électrique) et n’ayant aucune réponse à nos emails, nous passons plusieurs appels au chantier 360a3 d’Alicante pour obtenir plus d’informations. C’est difficile, nous ne parlons pas espagnol, et n’obtenons rien de concluant. Nous finissons par décider que nous devons aller le voir sur place, ne serait-ce que pour l’éliminer de nos têtes. Le prix est attractif (50k), mais c’est une épave. Nous sommes convaincus que nous verrons tout de suite qu’il y a beaucoup de travail et que ce projet est trop gros pour nous, sur tous les plans. Mais comment en être sûrs? Deux arguments nous poussent à ce voyage “d’élimination” :

  1. le confinement. Nous nous disons que le travail pourrait commencer sans nous au chantier naval, si jamais on voulait se lancer.
  2. le fait que ce Jag 530 est unique. Il n’y en a juste pas d’autres! Alors le laisser passer sans vérifier qu’il était fait pour nous, nous laisserait un goût amer.

Nous avons pris des billets easyJet pour nous rendre à Valence, puis fait la route jusqu’à Alicante. C’est notre premier voyage depuis les restrictions dues à l’épidémie de COVID-19. Nous décidons d’en profiter pour aller voir un autre catamaran d’occasion en vente sur le port de Valence.

Le catamaran de Valence est un Fountaine Pajot Cumberland 44 de 2005. Il est en bon état, même en trop bon état pour le projet, car ses 2 moteurs diesel ont environ 2000 heures de fonctionnement, et le prix est au-dessus de 200k, bien que négociable. Sa configuration n’est pas idéale pour l’installation d’une structure le couvrant de panneaux solaires. Le flybridge est déjà très haut pour aller mettre des panneaux importants au-dessus. Pour couvrir la proue, ce n’est pas simple… Le sol du salon est plus bas que la plateforme de la proue, donc pour ajouter une couverture au-dessus de la proue avec des panneaux solaires, il faudrait arriver à une hauteur au-delà du sol du flybridge et du plafond du salon pour pouvoir tenir debout dessous les panneaux. Sinon, il faudrait condamner une bonne partie de la proue pour y mettre uniquement des panneaux solaires. Bref, c’est faisable, mais clairement pas idéal. L’accès aux compartiments à moteurs se fait par la terrasse de la poupe. Je préfère beaucoup quand les moteurs sont accessibles de l’intérieur, afin de mieux protéger les contrôleurs des moteurs de l’air marin et du risque de contact avec l’eau. C’est un point négatif de plus pour le projet de conversion électrique.

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En arrivant au chantier naval d’Alicante, on découvre le Dean Catamarans Jag 530 dans un hangar. Il est encore plus imposant qu’on s’y attendait. En cale sèche, sur des supports de plus d’un mètre de haut, et non sur un ponton flottant avec ses coques immergées, nous paraissons tout petits à côté. Les dégâts qu’il a subis sont importants, tant sous la ligne de flottaison qu’au-dessus. Les circuits électriques DC et AC sont complètement à refaire, la plomberie aussi. Lors de la visite, la liste des travaux grandit rapidement dans nos têtes, mais en même temps, il offre un espace formidable : on tient debout partout et on a de l’espace autour de soi dans chaque pièce. Le recouvrir de panneaux solaires est facile à imaginer en prolongeant la hauteur du salon jusqu’à la proue et en recouvrant de panneaux le flybridge de la poupe. Il y avait un bimini sur le flybridge donc on imagine bien une structure métallique à sa place pour porter des panneaux. Les immenses moteurs diesel ayant déjà été enlevés des coques, l’espace offert pour les batteries et les moteurs électriques est parfait et accessible depuis des trappes dans le plancher intérieur : encore mieux que la situation fréquente de mettre les moteurs sous les lits arrière. Il y a des espaces abondants pour installer tous les systèmes électriques dont les chargeurs solaires.

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À l’issue de la visite, nous sommes reçus par l’équipe du bureau d’étude du chantier 360a3 pour détailler notre projet et estimer sa faisibilité technique et financière. Nous présentons des croquis, notre budget pour la conversion et un début de document sur les objectifs (naviger à 5 noeuds, vivre en autonomie énergétique, limiter notre impact environemental, etc.). Ce serait pour 360a3 une première expérience de conversion en propulsion électrique et ils montrent de l’intéret à étudier notre projet. Nous expliquons notre budget d’environ 200k et on nous répond que ça semble faisable en ajoutant le prix d’achat de l’épave. Nous ressortons du meeting avec un accord de principe que nous sommes tous partant pour ce projet et que nous attendons leur devis détaillé.

On voit clairement toutes les possibilités offertes par la coque très spacieuse du Jag 530, mais l’estimation du coût des réparations va nécessiter beaucoup de travail. Il faut tout refaire sur cette épave… et pas seulement changer la propulsion.

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